
La première exposition personnelle de Jeffrey Gibson avec la galerie, et sa première en France, se tiendra cet automne dans les espaces parisiens de Hauser & Wirth. Célébrant l’ampleur de la création de l’artiste, elle réunit trois nouveaux ensembles de peintures, du grand au petit format, ainsi que de nouvelles oeuvres issues de sa célèbre série de sacs de frappe, des parures suspendues, des peintures sur papier, toile et panneau perlé, et un groupe inédit de sculptures en céramique autoportantes en forme de têtes. Le titre de l’exposition, « This is dedicated to the one I love » [Dédié à la personne que j’aime], convie à un appel d’empathie et de méditation sur nos façons d’agir et de créer en temps de crise.
Depuis plus de trois décennies, Gibson développe une pratique interdisciplinaire nourrie par l’histoire américaine, autochtone et queer, tout en convoquant la musique populaire, la littérature et les récits de l’histoire de l’art. Son langage visuel distinctif embrasse un vaste panorama d’expressions culturelles et d’identités, assemblées de manière à la fois intime et résolument luxuriante. Les oeuvres exposées témoignent de sa sensibilité chromatique audacieuse et de son goût pour les motifs et l’abstraction, tout en s’inspirant de l’histoire des théories de la couleur et du concept de « psycho-prismatique », selon lequel la couleur, la lumière et les prismes ouvrent simultanément une multiplicité de perceptions.
Jeffrey Gibson est le sixième artiste choisi pour la Genesis Facade Commission 2025 du Metropolitan Museum of Art de New York, NY, pour laquelle il réalise quatre oeuvres destinées à l’extérieur historique du musée qui seront exposées du 12 septembre 2025 au 9 juin 2026. Parmi ses projets en cours ou à venir figurent une installation immersive au MASS MoCA (North Adams, Massachusetts), jusqu’en août 2026, ainsi qu’une installation au Kunsthaus Zürich (Suisse), jusqu’en décembre 2026, marquant sa première présentation dans un musée européen après son exposition personnelle au pavillon des États-Unis lors de la 60e Biennale di Venezia en Italie.
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Jeffrey Gibson a grandi dans de grands centres urbains aux États-Unis, en Allemagne et en Corée, où, grâce à un accès limité à MTV, il se nourrit de la bande sonore transgressive des années 1980. Il obtient son diplôme à la School of the Art Institute of Chicago en 1995, puis un Master of Arts en peinture au Royal College of Art de Londres en 1998. À Chicago, il travaille également comme assistant de recherche sur le Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA) pour le Field Museum, une expérience déterminante qui éveille un intérêt durable pour les questions de propriété et de traduction culturelle. Bien que peintre de formation, Gibson commence autour de 2010 à intégrer dans sa pratique des matériaux et des techniques liés à son héritage, tels que le cuir brut et le tissage de perles. En 2012, il présente « one becomes the other », sa première exposition personnelle de sculpture et de vidéo, à Participant Inc, marquant un tournant décisif dans sa carrière. Depuis, la sculpture, la vidéo et le son occupent une place essentielle dans son œuvre. Il est aujourd’hui reconnu pour ses installations immersives et multisensorielles qui tissent des liens entre des contextes aussi hétéroclites que les lieux de culte et les boîtes de nuit.
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