Nicole Eisenman

with, and, of, on Sculpture

5 juin – 21 septembre 2024

Paris

Maintenant ouverte à Paris, l’exposition de Nicole Eisenman « with, and, of, on Sculpture » [avec, et, de, sur la sculpture] explore la pluralité de la pratique sculpturale de l’artiste.

Bien qu’Eisenman travaille la peinture dans un atelier différent de celui dédié à la sculpture, les deux disciplines restent néanmoins étroitement liées. (La distinction concrète entre ces deux lieux pourrait se traduire en termes de « chaotique » et de « moins chaotique »). Cette interrelation transparaît clairement dans ses dessins, qu’elle décrit ainsi : « Une ligne est sculpturale, la façon dont elle flotte dans l’espace de la page blanche. On regarde la représentation d’une dimension qui peut être perçue comme bidimensionnelle ou tridimensionnelle. »

Certaines œuvres de cette exposition sont reliées par des connexions manifestes. Au rez-de-chaussée, deux figures issues de l’installation sculpturale monumentale « Procession » (2019), initialement présentée à l’occasion de la Whitney Biennial 2019, ressurgissent au premier étage sous la forme d’un dessin préparatoire de grand format. Toutefois, chaque pièce se détache de la relation qui l’unit à l’autre. En bas, la sculpture heuristique, assemblage de détritus aux allures de grande dame juchée sur le dos de « Perpetual Motion Machine » (2019) résulte à la fois de l’environnement de l’atelier et des préoccupations techniques de l’installation. À l’étage, le « G*d-cat » de « Drawing for Procession » (2024) déleste l’œuvre de sa fonction pratique pour la définir comme une entité à part entière.

D’autres pièces développent leur relation au fil du processus créatif. Les œuvres de la série « Shape Driven Heads » se forment par l’acte physique de peindre, où les associations formelles se développent les unes sur les autres : l’action déterminant la réaction. Cette méthode est également fréquente dans le travail sculptural d’Eisenman. Par exemple, dans « Head with Slab and Foot » (2023), la figure émerge à la fois de matériaux trouvés dans l’atelier et d’éléments sculptés en réponse à ces derniers. Cette pièce pousse plus loin la recherche atour des échanges entre différentes dimensions en incorporant une plaque de plâtre imprimée en creux, fusionnant une image bidimensionnelle directement dans la chair d’un cartouche volumétrique, confectionnée en correspondance à la structure tridimensionnelle.

Au cœur de l’exposition se trouve « Archangel (The Visitors) » (2024), une grande peinture composée de multiples strates dépeignant le vernissage d’une exposition imaginée de sculptures. Eisenman y peint à la fois des sculptures fictives et—ce qui aurait plu au XXème siècle—des corps en relation physique avec les formes dans l’espace. Une sculpture, quant à elle, non imaginaire, renvoie à l’« Archange prussien » (1920) de John Heartfield et Rudolf Schlichter, une silhouette militaire à tête de cochon exposée pour la première fois à la Première foire internationale Dada organisée à Berlin en 1920. Eisenman « installe » la figure dans la partie supérieure du tableau, suspendue de manière inquiétante au-dessus de la scène. Le titre de l’œuvre, « The Visitors », reprend celui d’un single d’ABBA sorti en 1981, dont les paroles renvoient à la réalité des persécutions subies par les personnes dissidentes politiques. On pourrait également y lire une allusion aux nombreux personnages qui se pressent dans l’espace d’exposition, ou aux trois figures menaçantes situées au fond de la salle, ou encore à l’archange, réminiscence des visitations mystiques qui parcourent l’histoire de l’art.

La grande diversité de médiums réunis dans cette exposition témoigne peut-être le plus distinctement et le plus collectivement de la remarquable capacité d’Eisenman à la synthèse. En passant d’une matière à l’autre et d’une forme à l’autre, les dialogues entamés dans l’une se poursuivent et se transforment dans la suivante. Ainsi, les distinctions entre les formes s’opèrent davantage sur un mode externe qu’interne, et dérivent de la pratique du langage. À l’interstice entre « peintre » et « sculptrice », le terme d’« artiste » est sans doute le plus approprié pour qualifier Nicole Eisenman.

Hauser & Wirth Publishers

Maker’s Muck

Dans cette nouvelle publication, Eisenman a invité 15 auteurs—de Hannah Black et Cyrus Dunham à Sheila Heti et Lynne Tillmann—à suivre les trajectoires de son installation ‘Maker’s Muck’ dans des essais, des réflexions métafictionnelles et d'autres expériences d'interprétation.

Une édition spéciale a été conçue en collaboration avec l'artiste, avec une jacquette de lin sérigraphiée et une ligne de ‘muck’ acrylique le long du dos, déposé à la main.

À Chicago

What Happened

La grande rétrospective « Nicole Eisenman: What Happened », organisée par le Museum Brandhorst et la Whitechapel Gallery à Londres, est actuellement visible au Museum of Contemporary Art Chicago jusqu’au 22 septembre 2024.

Nicole Eisenman, Reality Show (detail), 2022 © Nicole Eisenman. Photo: Thomas Barratt

À Paris

La galerie est ouverte du mardi au samedi, de 10 h à 6 h. Visitez notre page pour préparer votre visite.

À propos de l’artiste

Nicole Eisenman

Nicole Eisenman lives and works in Brooklyn, New York. She is a MacArthur Foundation Fellow and was inducted into the American Academy of Arts and Letters in 2018. Her work was included in both the 2019 Venice Biennale and the 2019 Whitney Biennial. Recent solo exhibitions include 'What Happened' at...

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